S’éclairer avec une lampe à huile

Du néolithique au XIXème siècle, soit pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité, l’éclairage s’est fait avec des lampes à huile. Outre le feu de bois ce fut longtemps le seul moyen efficace d’obtenir artificiellement de la lumière. Aux époques précédentes, on utilisait la graisse animale ou encore on confectionnait des torches de résine. Que ce soit pour la graisse animale ou l’huile végétale, on la disposait dans une pierre creuse. On déposait une tresse végétale dans l’huile et sur le bord de la pierre dont on enflammait le bout. Cette tresse pouvait être en roseau, en jonc, puis en chanvre, lin ou laine. Puis à partir du XVIIe siècle en coton. Cette dernière matière améliorant beaucoup la luminosité et la facilité d’emploi. Pour le récipient beaucoup de matériaux furent utilisés : pierre, terre cuite, fer, bronze, laiton, etc… Les huiles pouvaient être de noix, de colza, d’olive, etc… et à partir du XIXème siècle, de baleine. Aujourd’hui on utilise une huile minérale dérivée du pétrole.

Le principe est simple. La mèche trempe dans l’huile qui se gorge du liquide visqueux par capillarité. On allume le bout à l’air libre. L’huile étant assez difficile à enflammer à température ambiante, la flamme ne remonte pas le long de la mèche, et se consume doucement.


Lampe à graisse en grès rouge retrouvée à Lascaux, datée de 15 000 ans av. J.C.

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Dans la pratique, pour s’éclairer il suffit d’un récipient, d’un peu d’huile et d’un morceau de coton tressé. Un morceau d’aluminium, un morceau de lacet en coton, et l’huile des sardines faisant très bien l’affaire. La mèche reposera alors simplement sur le bord du récipient.

Pour une version un peu plus évoluée réalisée avec un couteau suisse :

On prend un bouchon dont on coupe une tranche de 5 ou 6 millimètres d’épaisseur.

Avec le poinçon on façonne un trou de part en part de la tranche pour faire passer la mèche. On prend garde à ce que le diamètre du trou reste légèrement inférieur à celui de la mèche pour la bloquer.

On passe la mèche, ici un simple bout de lacet en coton, dans le trou.

On recouvre le bouchon d’un bout de feuille d’aluminium, ou encore d’une rondelle, pour que le liège ou la matière du bouchon ne prenne pas feu. On met l’huile dans le récipient, ici de l’huile de colza, et la mèche dans l’huile.

On enflamme le bout de la mèche.

Pour cette quantité d’huile vous en avez pour plus de 8 heures d’éclairage. La combustion ne produit pas de fumée, on constatera juste un peu de suie sur le bord du récipient au bout de quelques heures. L’odeur dégagée n’est pas incommodante, elle se sent à peine en revenant dans la pièce. La lumière dégagée est assez importante rapportée à la rusticité du moyen d’éclairage. Il est possible de jouer sur la luminosité en mettant un peu plus de mèche au dessus du bouchon. La mèche se consumant aussi, même si imperceptiblement, elle demandera d’être tirée un peu au bout de quelques heures.

L’expérience pour un éclairage de fortune est très concluante. Le plus important pour que ça fonctionne, c’est la qualité de la mèche. Elle doit être assez poreuse pour que l’huile remonte par capillarité et se consume au lieu de consumer la mèche.

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3 commentaires pour S’éclairer avec une lampe à huile

  1. Soap-A-Roll dit :

    Dans la prochaine rubrique , apprenez à fabriquer un alambic , et peut-être une poupée gonflable avec une chambre à air !!! Qu’est-ce qu’on dit ?
    – MERCI PROFESSEUR CHORON !!!

  2. Pan du Congo dit :

    Article tres sympathique et instructif. Merci.

  3. Nebo dit :

    Yeah ! C’est écologique !

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